LES DITS DE PERFIDE ALAIN


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Réception de saut Les dits de PA/Bria Part II
L'horreur d'une profonde nuit Les dits de PA/Bria Part IV
Rollers d'automne Ames sœurs


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19 avril 2000
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*Les meilleurs patins*

Le 19 avril 2000, dupont.jerome demanda:
> C'est quoi pour vous les meilleurs patins actuellement?<

Un soir d'été. La nuit est chaude, complice. Une brise légère et parfumée balaie doucement une mèche sur son front, et ses petites boucles sur son cou qui me font immanquablement craquer chaque fois que je les regarde. Elle lève tendrement ses grands yeux veloutés vers moi, je n'y vois plus que les étoiles, on se perdrait dans ces yeux-là. Cette torride nuit d'été paraît glaciale et insignifiante comparée à la chaleur que dégage son regard enveloppant, si muet, si parlant, on dirait que toutes les myriades d'étoiles qu'il renferme se mettent toutes à vibrer et chanter en même temps, c'est la symphonie du monde, le chant de l'univers, l'hymne de l'amour. J'écoute ses yeux, je regarde son silence, et j'attends, transi, fébrile, calme et impatient, brûlant de désir, glacé par cette immensité qui n'absorbe que moi. J'attends. Ses lèvres si fines, si douces, comme deux merveilleuses parenthèses n'ouvrant un monde de promesses que pour moi seul, s'entrouvrent, laissant passer un souffle plus léger qu'un battement d'ailes de colibri, plus brûlant que le sirocco, plus doux qu'un berceau de mousse profonde auprès d'un ruisseau secret. Leur contact si attendu, si imprévisible, m'embrase, me glace, me chavire et me transperce, m'emporte sur un cheval aux yeux fous ivre de vitesse, me fait voir le début et la fin, toucher du doigt le sublime et le sacré, je suis tellement petit et tellement immense, bercé par la vague furieuse de l'infini de l'amour. Pourvu que ça ne cesse jamais.

Ca, c'est les meilleurs patins.

/PA.

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31 mai 2000
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*Réception de saut*

Je souhaite soumettre au bon sens et aux connaissances approfondies de nos bio-mécaniciens de service et autres athlètes de l'extrême, cette question très sérieuse qui me tracasse le cervelet depuis quelques temps. C'est bien simple, j'en ai arrêté de clouer des boîtes d'allumettes sur mes rideaux à la riveteuse, occupation qui occupait naguère une bonne partie de mes soirées désoeuvrées. Voilà donc la fameuse question :

- étant donné un quidam moyen qui chuterait, mettons, du 6ème étage - étant donné qu'il a la faculté de se mouvoir dans les limites d'une chute standard (rotation limitée sur lui-même, il ne va pas voler non plus)
- étant donné que le sol sur lequel il est destiné à atterrir est plutôt du genre bon trottoir bétonné que douce prairie grasse à souhait.

Tout ceci étant posé, et sachant que le but du jeu est de finir en vie, et de préférence pas comme un légume, la grande interrogation c'est :

Quelle est la position à adopter au moment de l'impact ?

Attention, vous pouvez retourner vos feuilles et prendre vos stylos, je commence à compter, vous avez 30 mn. Et moins de bruit dans le fond, s'il vous plaît.

Bon, y a pas de piège, c'est une question que je me pose, voilà tout. J'imagine que le tout est de préserver la tête, mais concrètement, ça revient à se positionner comment à votre avis ?

Et ne m'interrogez pas sur les raisons qui ont poussé mon quidam à se retrouver par-dessus bord au 6ème étage, je n'en sais fouchtre rien, et là n'est pas la question, même si je subodore un défi légèrement stupide et mâtiné de JackDa. Mais baste, passons, j'attends vos avis.

/PA.

"réception de saut" la réponse de MarcZ(tm)
"réception de saut" la réponse de Sophie


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lundi 24 juillet 2000
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*L'horreur d'une profonde nuit*

L'horreur d'une profonde nuit
Autour de moi s'appesantit.
Troublée par les éclairs,
La foudre et le tonnerre,
Les hurlements du vent
Et les cris des enfants,

Une nuit infernale
S'installe.

Plus immense que le fracas des cuivres de Saxe,
Plus terrible qu'une canonnade guerrière,
Le bruit d'une Terre folle, sortie de son axe,
Emplit le ciel, l'espace, et les nuées entières.

Mes rollers apeurés rentrent leurs roues frileuses,
Craignant pour leurs roulements et leur couche huileuse,
Redoutant que le ciel, ô sinistre boutade,
Ne les change, fumants, en misérables quouades.

Zeus et Thor se déchaînent, cumulent leurs efforts,
Font passer les géhennes pour de jolis accords,
Ravalant les hurlements atroces d'En-bas
Au rang de mélodieux concert de salsa.

La pluie tombe,
L'orage gronde,
Les dos se bombent,
Tendus, sous les trombes.

Les éclairs éclatent,
Les bourrasques s'abattent,
Les volets fous claquent,
Perdus, sous les attaques.

Dans l'horreur profonde de cette nuit livide,
Mon chat dort.
Ignorant des furies déchaînées, impavide,
Il dort.
La voûte se brise, le ciel tombe, l'air tremble,
Il dort.
L'univers pourrait tenter ce que bon lui semble,
Qu'importe, il dort.

/PA.

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