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LES DITS DE BRIA



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LE JOUR OU LE DIAPASON A MORDU LA LUNE

De : Bria
Date : Janvier 2000

*************

Pièce en trois actes, cinq mouvements et huit respirations. Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé, serait purement fortuite et ne saurait refléter que la propension de l'auteur à user de schéma mentaux.


Lieu : un petit salon d'un petit appart'.
Temps : longtemps après le lever du soleil.


Vincent : un grand poids
Norin : un grand diplomate
Angus : un grand sentimental
Electre : une grande fille
Al Kashi : un grand spécialiste



Acte Premier


Vincent, seul dans un coin : Like a virgin, touched for the very first time, la la la la la la la close to mine.


Norin, à Angus : Nan, sérieux, qu'est-ce qu'on va faire de lui ?


Angus, soupirant : Qu'est-ce que tu veux que je fasse, il a l'air heureux ici.


Norin : Ouais, en clair t'as encore eu pitié.


Angus : Je n'ai pas eu pitié. Ca n'a aucun rapport. Et d'abord qu'est-ce qu'on fout ici ? Où c'est même ici ?


Norin : C'est un appart' loué par la production. Mais tu détournes la conversation. Quand il t'a demandé de rester, tu aurais pu lui dire non.


Angus : Nan mais... oui bien sûr mais... c'est-à-dire que...


Norin: C'est assez flou comme domaine de réponse.


Angus : Je t'emmerde Norin, tu m'entends ? Je t'emmerde. T... E M D R E.


Vincent : Hey, les gars, vous saviez que si un mille pattes il va faire du ski, il a 500 fois plus de chances de se casser une jambe alors que moi, si je vais faire du ski, j'ai 100% de chance de me casser une jambe, vu que je suis cul de jatte ?


Norin: ... Bon, ben moi, je vais aller plonger dans une bouteille de bourbon.


Angus : J'en suis.


Vincent : Je peux venir avec vous ?


Angus : Nan ! Toi tu... tu... tu... Tu vois ce bloc de granite là-bas ? Tu vas aller me tailler un évier dedans ? D'accord ?


Vincent : D'accord, vous êtes mes meilleurs amis.


Ding dong. Digigiging dong.


Angus : Oh putain ! J'aurais pas dû fêter la Saint Patrick moi. Je me sens un peu patraque.


Reef de batterie en fond sonore.


Norin : ...


Angus : Tu veux bien aller ouvrir, Norin ?


Norin, devant la porte : Qui est là ?


Angus, criant : C'est qui ?


Norin : Sais pas. Répond pas.


Angus, toujours criant : Bah ouvre, on verra bien.


Entre une jeune femme.


Femme : Bonsoir Angus.


Angus : Oh oh !


Norin : Qui c'est Ang ?


Angus, toujours à voix basse quand il s'adresse à Norin : C'est une ex, Norin. Enfin elle ne le sait pas encore. A voix haute : Salut Kimberley, tu vas bien ?


Kimberley, excédée : Arrête de m'appeler Kimberley, mon vrai nom c'est Electre.


Norin : Pourquoi tu l'appelles Kimberley ?


Angus : Bof, parce que je trouve que Kimberley ça fait plus p... plus femme. Plus haut : N'est-ce pas, mon amour.


Electre, au bord des larmes : Ne m'appelle plus mon amour. Tu ne m'as jamais aimé. Je le sais maintenant, mon numérologue me l'a dit. Transie et pleine d'espoir : Tu m'aimes encore ?


Angus : Euh, je te... je t'aime bien.


Electre : Angus ! On aime bien un chien, un chat, un cousin. Pas une femme !


Angus : Ah mais je m'excuse, moi j'aime mon chat.


Electre : Ouh ouh, je ne me suis jamais sentie aussi humiliée de ma vie.


Angus : Ah bon, je croyais que c'était quand tu m'avais surpris au lit avec ta sœur. Comment elle s'appelle déjà, Mich, Mouch, Nouch, Poului... ?


Electre : Géraldine. Tu ne te rappelles même pas de son nom.


Angus : Mais si Géraldine bien sûr. C'est très tendance Géraldine. Ca s'oublie pas une fille comme ça. Franchement, ce qu'elle peut être godiche au pieu. Fiouuuu. c'est bien simple, on dirait qu'elle a deux clitos gauches. Hein ? Qu'est-ce que tu penses de ma théorie sur ta sœur... Ben alors... Kimberley ? Un problème ?


Electre : Ne m'appelle pas Kimberley !


Angus : Oui euh désole... Mais ne reste pas prostrée comme ça. On dirait que j'ai couché avec ta sœur. Oups. Enfin, Kimberley, ça va ? Tu as l'air choquée. Kimberley ?


Electre : Ne m'appelle plus Kimberley. Je te hais tu m'entends ? Je te DETESTE !


Angus : Oh voilà, ça y est. Tout de suite les grands mots.


Vincent, revenant la figure blanche : Ca y est M'sieur Angus, j'ai fini... Oooooohh ! Qui c'est elle ? Et pourquoi elle mâche ses cheveux ?


Angus : Hum, c'est Kimberley, elle fait des trucs de filles.


Electre : Ne m'appelle plus Kimberley !


Vincent : Hin hin, elle aussi elle est marrante.


Acte Second


Norin et Angus dans un coin de la pièce, Electre et Vincent dans un autre.


Norin : Ang.


Angus : Hon ?


Norin : Ang !


Angus : Quoi ?


Norin : Tu devrais aller voir ton ex. L'inviter à prendre le thé, je ne sais pas. Elle pas l'air au plus haut de sa forme.


Angus : Je vais te dire un truc Norin, le haut de sa forme, c'est ses seins. Au-dessus, c'est zone sinistrée.


Norin : OK, je vois le genre. Ambiance. Ca faisait longtemps que vous étiez ensemble ?


Angus : Fouh, une éternité. 4 ? Nan, 5 jours.


Norin : Tu l'as rencontrée où ?


Angus : A ton avis ? A une des putains de soirées que ta copine organise trois fois par mois et où tu me traînes. Nan, elle était parfaite au début. Elle avait de l'esprit, elle payait tous ses verres. Elle m'a même ramené chez elle alors que j'étais trop déchiré pour trouver le nord.


Norin : Ouais, mais ça, c'est pas très gentil.


Angus : Hun hun, je sais. Je suis pas fier. C'est pour ça que je vais la larguer, pour pas lui faire de la peine.


Norin : Qu'est-ce que Vincent peut être en train de lui raconter ?


Angus, énervé : Aucune idée, je n'ai pas la moindre idée de la façon dont fonctionne le cerveau de Vincent. Et je m'en fous.


Norin : Ang, tu peux pas la laisser plus longtemps avec Vincent. Ou alors elle est bonne pour le Prozac. Sois gentil. Offre-lui, je sais pas moi, une tasse de thé.


Angus : C'est pas Mary Poppins ici.


Norin : Allez, montre-moi que tu peux être gentil de temps en temps. Fais un effort.


Angus : Un effort ? C'est quoi ?


Norin : Un effort, c'est comme un effet mais en fort.


Angus : Quand on sait pas, on demande à Norin. En gros, faut se bouger le cul, quoi.


Norin : Je crois que ça résume bien la situation.


Angus : Bon, d'accord. Mais c'est bien parce que c'est toi et parce que c'est mardi. Viens avec moi, on va voir ce que Vincent peut bien lui raconter pour qu'elle la ferme comme ça, cette conne.


Ils se rapprochent.


Vincent : Mais la fusion thermo-nucélaire, c'est pratique. Que si t'as chez toi une cuisine à fusion thermo-nucléaire. Avant dans le zoo des Tuileries, à côté de la fac, là où j'habitais avant que Monsieur Angus me recueille, y avait deux wapitis qui en avait une, de cuisine à fusion thermo-nucléraire. Eh ben, ça fait super bien les popcorns. Hin hin. Hin hin.


Angus : Euh, de quoi t'es en train de parler, là, Vincent ?


Vincent : De U2.


Angus : Qu... Quoi ?


Electre : C'est qui lui, Angus ?


Angus : C'est Vincent, ne t'alarme pas. Eh Kim... Mem... Elim... Elinb... Electre !


Norin : Vas-y Ang.


Angus : Euh, Electre, tu... tu veux un Jack... euh un thé ?


Electre : Oui, je veux bien, avec plaisir.


Norin : Tu vois, c'est pas compliqué.


Angus : Ouais, finalement, t'as raison, c'est vachement facile d'être gentil.


Vincent : Moi aussi je peux boire du thé avec vous ?


Angus : Nan ! Toi, tu... tu creuses un trou et tu t'enterres vivant.


Vincent : Tout ce que vous voulez M'sieur Angus.


Angus : Ahh, je trouve que ça me va bien d'être gentil.


Norin : Je te préfère comme ça aussi.


Angus : Merci Norin. Comment elle s'appelle déjà la fille ?


Norin : Electre.


Angus : Héhé, bien sûr. Ca va Electre ? Assieds-toi dans ce pouf. Ah, dis-moi, il te va à ravir. Il est vraiment fait pour toi. Bon, ben moi je vais me mettre dans ce hamac. Norin ? Tu peux faire du thé ?


Norin : Tout de suite Bob.


Angus, en aparté : Hep ! Norin ? C'est quoi du thé ?


Acte troisième


Depuis cinq minutes, un troupeau d'anges passe dans l'appart'.


Angus : Alors Electre, tu vas bien ? Tu passes une bonne soirée ?


Electre. Oui. Et toi ?


Angus : Tout de suite les agressions ! C'est moi qui pose les questions ici, okay ?


Electre : Snif. Tu vois ? Tout de suite, tu hausses la voix.


Angus : Euh, non. Voir ma voix, je ne pense pas. L'entendre à la rigueur.


Electre : Arrête de me reprendre sans arrêt Angus. Je suis pas zinculte, non plus.


Angus : Si c'est toi qui le dis.


Electre : Si je suis venue te voir, Angus, c'est parce que d'après mon numérologue, il reste encore une chance, une seule, une infime de sauver notre couple.


Angus : Notre quoi ?


Electre : Cesse de faire l'enfant Angus. Tu n'as plus quinze ans.


Angus : Mais si. Je fais des trucs de gamins et tout. J'essaye de regarder en dessous des jupes.


Electre : Il va falloir que tu fasses des efforts.


Angus : Encore ? Mais vous vous êtes tous donné le mot. C'est une conspiration.


Electre : S'il te plaît, écoute-moi. Viens, on va passer un week-end en Normandie, chez mes parents, on sera que tous les deux.


Angus : Y aura des filles ?


Electre : Comme ça, on pourra faire le point. Et repartir sur des bases saines.


Angus : Faudra que je me lave en plus ?


Norin : Tiens Ang, voilà le thé.


Angus : Ah merci. Fais voir. Mais, Norin ? T'es pas complètement malade de mettre un sachet de beuh dans de l'eau chaude ?


Electre : Nan, ça c'est du thé Angus. Des feuilles de théier séchées et préparées pour faire une infusion.


Norin : Quand on ne sait pas, on demande à Electre.


Angus, regard noir : Merci Norin.


Electre : Il est délicieux, Norin. Merci.


Norin : Merci Electre.


Electre : Tu ne bois pas le tien Angus ?


Angus : Si si. Si si. Du thé donc. Des feuilles séchées dans de l'eau chaude.


Dring, dring.


Angus : Sauvé par le gong. Excusez-moi. Allô ?


Voix : Allô ?


Angus : C'est toi Vincent ?


Vincent : Oui, c'est moi. Ca y est, j'me suis enterré vivant. Qu'est-ce que je fais maintenant ?


Angus : Impeccable. Tu me rappelles dans une heure.


Vincent : Tout ce que vous voulez, M'sieur Angus.


Angus : Bien, euh, excusez-moi. De quoi parlions-nous, Electre ?


Electre : Nous... nous parlions de nous, Angus.


Angus : Electre ! Je t'interdis d'employer la première personne du pluriel quand tu parles de nous, d'accord ?


Electre : Mais tu m'as invitée à prendre un thé.


Angus : Je ne vois pas le rapport.


Electre : Il est joli ton hamac.


Angus : Merci.


Electre : Où est-ce que tu l'as acheté ?


Angus : Au roi du hamac, porte de Clignancourt, quartier des hamacs. Mais ne change pas de discussion non plus.


Electre : Je ne change pas de discussion. Comme d'habitude, nous n'en avions pas.


Angus : Mais si, bien sûr que nous en avions une, j'étais en train de te dire que tout était fini entre nous.


Norin : Hum. Nan, nan Ang.


Angus : T'es sûr ?


Norin : Certain, tu l'avais pas dit.


Electre : Comment ça, c'est fini entre nous ?


Angus : Ah, je t'avais pas dit que...


Electre, en larmes : Oh quel monstre ! Je te déteste !


Angus : Ah non. Ah non, tu ne me fais pas ça ici ! Pas de larmes de crocodile. Pas avec moi, Kimberley.


Electre : Ne m'appelle pas Kimberley !


Angus : Ouais, je sais. C'est juste pour voir si tu suivais.


Electre : Tu pourrais au moins faire preuve de tact quand tu annonces ce genre de choses.


Angus : De tact ?


Norin : Oui, le tact. C'est avoir le sentiment délicat de la mesure, des nuances et des convenances dans les relations avec autrui.


Dring, dring.


Angus : Allô ?


Vincent : Quand on sait pas, on demande à Norin.


Angus : Merci Vincent.


Vincent : De rien M'sieur Angus. Vous êtes mon meilleur ami. Je peux me déterrer maintenant ?


Angus : NAN !


Acte quatrième


Angus, seul : Tact et délicatesse. Délicatesse et tact. Ca marche dans les deux sens. Qui serait le plus à même de m'aider pour larguer une fille avec tact et délicatesse ?


Angus : Je sais ! Allô ? Allô ?


Al Kashi : Angus ?


Angus : Al Kashi ! Ca va ?


Al Kashi : Excellemment, je suis en expédition.


Angus : En expédition ? Mais où ça ?


Al Kashi : A Mickeyville. Je suis à la chasse au saumon. Il y en a partout, je t'en ramène demain.


Angus : S'il te plaît, oui. En brochettes.


Al Kashi : Pas de soucis.


Angus : Bon, je t'appelle parce que j'ai un problème. Une de mes ex s'est ramenée et Norin n'arrête pas de me parler de tact et de délicatesse. Comment on fait pour larguer une fille avec tact et délicatesse ?


Al Kashi : Ah, sur ce point, notre compagnon Norin a raison. Virer la radasse sans déranger les voisins n'est pas chose facile. C'est le syndrome de la moule au rocher qui s'accroche contre vents et marées.


Angus : Quel poète tu fais.


Al Kashi : Sûr. Donc la solution c'est la confrontation. Réunis deux par deux, elles se crêpent le chignon et la perdante ramasse pas ses billes.


Angus : Mais la gagnante va plus me lâcher.


Al Kashi : Si. Quand tu lui auras expliqué que tu as horreur de la violence et que son comportement est inqualifiable. Sois ferme.


Angus : Mais je suis pas comme toi, je sais pas être ferme.


Al Kashi : On en reparlera.


Angus : Oui, c'est ça. Bonne chasse.


Al Kashi : Merci.


Angus : Norin ? Elle est où Kimberley ?


Norin : Elle est aux toilettes et elle s'appelle Electre.


Angus : Mais qu'est-ce qu'elle est allée foutre aux chiottes ? Elle est toute seule ? Ca va jamais seule aux chiottes une fille , c'est pas dans leurs règles.


Norin : Je crois qui tu lui as fait beaucoup de peine.


Angus : Ah ouais, c'est cette histoire de tact et de délicatesse, sensibilité machin chose, consonance des relations avec les truies.


Norin : Tu vois, c'est quand tu parles comme ça que tu manques de tact et de délicatesse.


Angus : Ah bon ? Mais ça fait combien de temps qu'elle est partie aux toilettes ? Elle en profite pour se faire le maillot ? J'ai pas que ça à faire de rompre. L'idée c'est qu'on le fasse ensemble. Qu'on se corrompe mutuellement. Un truc de couple quoi. J'ai une pièce de théâtre à écrire. J'adore le théâtre. C'est tellement plus réel que la vie. Franchement, c'est un vrai vaudeville ici. Les portes claquent, les téléphones sonnent, une fille trompée dans les toilettes, Vincent enterré vivant. C'est du Feydeau.


Norin : Si tu le dis.


Electre : Angus. J'ai bien réfléchi et je crois que nous n'avons plus rien à nous dire.


Angus : ...


Electre : Tu n'es peut-être pas prêt pour avoir une relation stable. Je sais que j'ai peut-être bousculé tes habitudes, que je suis rentrée dans ta vie comme une tornade. J'ai peut-être été trop possessive. Je ne me suis pas rendue compte que je t'étouffais. Je n'aurais peut-être pas dû te poser toutes ces questions, mais quelque part, je suis contente car ma relation avec toi m'a permis de faire le point avec moi-même. J'ai décidé de devenir lesbienne.


Angus : Excellent ! Je te paye une poire ?


Electre : Adieu Angus, nous ne nous reverrons plus.


Angus : Bon, ben, salut, Kimberley.


Electre, sortant : Ne m'appelle pas Kimberley, je m'appelle Electre.


Acte cinquième


Norin : Ca y est ? Tu es content ?


Angus : Oh, ça va.


Norin : Elle est partie.


Angus : Ouais, ouais.


Norin : Une de plus !


Angus : Fais pas ton rabat-joie ! Norin, arrête de rabat-joiser tout le temps. Ca me porte sur les nerfs.


Norin : ...


Angus : Il y a quelque chose qui m'échappe dans cette histoire.


Norin : L'amour ?


Angus : Tu vas vraiment t'en prendre une.


Norin : Son monologue ? J'ai lu le même dans Biba, elle a dû l'apprendre par cœur.


Angus : Non, je trouve qu'elle a capitulé trop vite, c'est tout. Y a rien de bon là dessous.


Angus, pensif : Ca me rappelle un truc, ça. Ca me rappelle un truc. Un vieux truc de fille. Bouge pas, je reviens.


Angus, au loin : C'est bien ce que je pensais. Elle a oublié son soutien-gorge.


Norin : Aux toilettes ?


Angus : Ouais, ouais, aux toilettes. C'est vicieux une fille. Tu la connais pas celle-là ? J'oublie étourdiment une fringue chez toi donc je vais devoir passer la récupérer. En plus ça tient les autres éloignées. Ah, elle m'a bien eu la petite cochonne. Je me suis fait avoir comme un bleu. Mais ça ne se passera pas comme ça.


Norin : Ah bon ?


Angus : Non ! Tout le monde à son poste. Elle va revenir. On passe au plan B.


Norin : C'est quoi le plan B ?


Angus : C'est le plan qui vient après le plan A.


Norin : C'est quoi le plan A ?


Angus : J'en sais rien, c'est pour ça qu'on passe direct au plan B.


Norin : Ca va foirer.


Angus : Mais non. Voilà. Vincent, tu te mets derrière ce paravent et tu te fais passer pour moi. Moi je me planque et Norin fais l'accueil.


Norin : Un paravent ?


Angus : Ta gueule, elle arrive.


Entre Electre.


Electre : Il est où ? Norin ? Il est où ? J'ai oublié mon soutien-gorge.


Norin : Ouais, il sait, il sait. Il est là-bas.


Electre : Bon, Angus, j'ai décidé qu'il fallait nous laisser une seconde chance.


Faux Angus : Non ? C'est vrai ?


Electre : Si, c'est vrai.


Faux Angus : Hun hun.


Electre : Ca te fait plaisir ?


Faux Angus : Hun hun.


Electre : Tu crois qu'on pourrait avoir des enfants ensemble ?


Faux Angus : Ohhh.


Electre : Et qu'on pourrait se marier ?


Faux Angus : Ohhh.


Electre : Et qu'on aurait une maison dans le Larzac avec un labrador et tu lui jetterais le freesbee sur la plage ?


Faux Angus : Ohhh.


Electre : Et qu'on s'achèterait un break Laguna ?


Faux Angus : Non ? Sérieux ?


Electre : Non, sérieux. C'est vrai ?


Faux Angus : Non ? Sérieux ?


Electre : Mais réponds-moi Angus, tu vas me rendre folle.


Faux Angus : Coin.


Electre : Pourquoi tu fais "coin" ?


Faux Angus : Coin.


Electre : Mais pourquoi tu fais "coin" ?


Faux Angus : Coin.


Electre : Arrête Angus tu me tortures, dis-moi quelque chose.


Faux Angus : Hun hun.


Electre, se reprenant : OK, j'ai compris. Tu as décidé de rester un sale gosse puéril à dire des insanités derrière tes paravents.


Faux Angus : Hun hun.


Electre : Et en plus tu en es fier. C'est la dernière fois que tu me vois Angus. Adieu.


Elle sort.


Angus : Putain. Vincent, franchement, tu t'en es bien tiré.


Faux Angus : Hun hun.


Norin : Au fait, Ang, tu te souviens que je vis toujours avec Tiosha et je pensais que...

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