LES CR DE LA RAFRSR


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CR de la RAFRSR du 19 octobre 2000


Sujet: [RAFRSR] Un cr un peu long ou "Je m'voyais déjà aux jeux olympiques"

Le vendredi 20 octobre 2000 à 17:32, dans fr.rec.sport.roller official.poster@GCFT.world (Official Poster) nous informa:























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[RAFRSR] Un cr un peu long
Je m'voyais déjà aux jeux olympiques


[LAUNCH PA]
C'était un dimanche dans la vie d'une petite blondinette de sept ans avec deux bouts de couettes sur le sommet de la tête et des genoux tout couronnés.

Les bleus aux genoux, c'était pas bien grave et ça faisait pas mal. Et quand bien même. Elle ne l'aurait pas avoué à ses copains. C'était juste que c'était pas très joli et que son père râlait tout le temps qu'elle allait le faire mourir de peur. Heureusement qu'il ne savait pas qu'elle était allée jouer dans un des parkings du quartier avec ses amis. Le gardien avait bien essayé de les attraper mais ils avaient encore une fois été plus rapides. Le problème c'est que c'était trop près de la maison. Un jour il allait en attraper un et il appellerait les parents. Il le leur avait crié l'autre jour. Et qu'il appellerait la police aussi. La police, elle s'en fichait la petite. Elle en connaissait toute une bande qui faisaient du patin, alors… Et puis les enfants, ils n'avaient pas besoin du permis roller donc ils ne risquaient rien de ce côté-là. Par contre, les parents... Enfin, ce n'était pas encore son problème.

Ses sept ans, elle les avaient fêtés quelques mois auparavant et elle s'en souvenait avec une grande précision. Sa grand-tante lui avait offert une paire de patins fantastiques. Mieux que les autres que son père passait son temps à régler pour que ça roule bien. En fait, elle savait parfaitement qu'il faisait le maximum pour que ça roule moins bien. Ca le rassurait. Elle, ça lui cassait les pieds. Et puis ses copains se foutaient d'elle. Mais maintenant, elle était bien tranquille. Tata lui avait mis des esseka-effe et des roues qui tournaient pendant des heures sur l'axe. Les premières semaines, elle posait ses nouveaux patins à côté de son oreiller et elle s'endormait avec le chuchotement des roues qui tournaient et tournaient et tournaient. Papa disait que c'était sale. Les patins sales, c'est des patins de dédélulus. Et elle, c'était pas un dédélulu. C'est sa tata qui disait ça. Papa ne lui aurait pas permis d'être un dédélulu de toute façon. Papa il faisait toujours celui qui avait peur et tout, mais en réalité il était fier de sa fille. Elle le savait bien parce qu'elle avait surpris une conversation entre Papa et sa grand-tante, un soir. Papa prétendait que c'était dangereux ces patins d'anniversaire et sa tata, elle, elle rigolait en disant qu'elle était toujours vivante, à peine deux trois trucs un peu usés et qu'elle n'était pas encore assez sénile pour ne pas savoir qu'il était temps que la petite ait enfin des vrais patins, que ce n'était pas le fils de son frère qui allait lui donner des leçons de patin et encore moins de quouade, que la petite était douée et que les enfants avec lesquels elle jouait étaient eux-mêmes doués, que la petite-fille de civ et la petite-fille de PA était certes jeunes, elles aussi, mais déjà prometteuses, que ce n'était pas étonnant avec les zozos qu'elles avaient comme grands-pères, et que la petite serait une patineuse heureuse si on lui en donnait les moyens. Papa avait répondu un "Ah oui? Tu crois? Vraiment?" avec cette voix qu'il prenait quand la directrice de l'école lui disait que la petite avait des facilités.

Les bouts de couettes c'était une autre histoire. Il y avait des montagnes de photos chez sa grand-tante, sur papier et sur un disque dur et en regardant bien certaines photos, on voyait une fille avec le même genre de coiffure. En vrai, c'était la petite qui avait copié. Un jour, elle était rentré de chez sa tata et elle avait demandé à Papa de lui coiffer les cheveux comme ça et comme ça et comme ça. Au début, Papa lui avait dit qu'il avait autre chose à faire, comme un peu de ménage et à manger par exemple. Ca avait été long et compliqué, mais finalement il y était arrivé. Depuis, il réalisait ça vite et correctement. Et ça faisait rire la tata de voir la petite avec ses deux bouts de couettes sur la tête. C'était marrant parce que, en général, ça lui donnait l'idée de faire des gâteaux et là, ça valait vraiment le coup. Elle en faisait toujours deux ou trois en plus afin que la petite les emporte pour les manger avec ses copains. Ca faisait des goûters formidables.

Le dimanche de notre histoire, il pleuvait et la petite était allée rendre visite à sa grand-tante. La vieille devenait de plus en plus gâteuse mais réussissait encore à faire de délicieux brownies avec plein de chocolat et plein de morceaux de noix.

Pendant que la tata s'affairait à la cuisine, la petite furetait à droite et à gauche. Elle espérait toujours trouver quelque chose de merveilleux. Un Zabec 1000 par exemple. Elle avait lu une histoire à ce sujet et depuis, avec ses amis, elle fouillait un peu partout chez les grands-parents des uns et des autres. Le petit-fils de K-Lain leur avait raconté que c'était des histoires inventées par les vieux quand ils faisaient du patin en bande, à la rafrsr. Mais lui, c'était un grand de seize ans et les grands, hein, ils passent leur temps à faire croire n'importe quoi aux plus petits. Ce dimanche-là, elle ne trouva pas de Zabec 1000 mais, dans une chemise poussiéreuse tout en haut d'une étagère qu'il fallait atteindre en escaladant un empilement instable de table et de chaise, elle découvrit une vieille photo aux couleurs passées. On y voyait un groupe de patineurs en train de s'activer à manger, boire et patiner. La petite reconnut sa grand-tante, Persifleur, K-Lain, PA et CivI, quant aux autres, elle n'était pas bien sûre. Elle partit donc vers la cuisine où elle savait, qu'une fois les gâteaux enfournés, la tata lui raconterait l'histoire de la photo.

La cuisine avait retrouvé son calme et sa propreté immaculée. La tata était disponible.

- Dis-moi Miss So, c'était le surnom que les grands-pères de ses amies donnaient à sa tata, c'est qui tous ces gens sur la photo, là? Et vous faites quoi exactement? 'Y a des figures que je ne reconnais pas. Vous êtes dans un parking?
- Fais voir? Ah! Zut! Où sont mes lunettes?
- T'es en train de t'asseoir dessus.
- Ah! Heureusement que tu as l'oeil. Alors, voyons voir… Ca date de quand cette photo? Hummmmmm. Ah oui, ça me revient. Pfffff. C'est pas d'hier.
- Tu dis toujours ça, mais c'est normal Miss So, t'es pas jeune.
- Ouais, t'as raison. J'ai plus vingt ans. Enfin, là, sur la photo, j'en avais plutôt… Bon. J'en avais quoi.
- T'avais quoi?
- La teuhon. J'avais effectué tout le trajet pour rejoindre le PR en me retournant pour voir qui me suivait.
- T'avais les keufs auk?
- Non, c'était ma roue qui faisait crouic crouic crouic. Le SKF réclamait du doublevédékarante et je croyais que c'était celui d'un autre.
- C'est pas vrai? La dernière fois tu m'as raconté que tu avais toujours des roulements silencieux. C'est pas beau de mentir!
- Un oubli. Un oubli. A mon âge, c'est normal.
- Bon. Mais là, vous faisiez quoi?
- Olala. [Rires] Ca, c'est tonton Chuche qui me montrait comment faire la tortue-double [1]. C'est une figure libre de break-dance. Vachement difficile à réaliser. Surtout pour celui qui est dessous.
- Tonton Chuche? C'est celui qui vient à vos réunions de vieux patineurs avec sa Guinness dans les poches?
- Ouais. C'est lui. On préfère la poire alors on en a toujours des litres mais, Nicolas, c'est plutôt la bière qu'il aime.
- T'as toujours fait du patin bourrée alors [2]?
- Hum. Tu parles de plus en plus mal ma douce. Si ton père t'entendait…
- Mais il n'est pas ici. Et là, c'est pas le papa de Robert [3]?
- Oui. C'est K-Lain en train de faire goûter son délicieux punch coco-vanille à l'ami Julien et à PA. Derrière c'est Véronique en train d'apprendre à Spartashangor à rouler les patins convenablement. A côté c'est Muriel la blonde qui tente de faire danser XSFred en rythme tout en évitant la collision avec CivI et Persifleur qui pastichent les danseurs. Dans le fond on voit Tom, Lin et Yves qui font des lignes de slides. Ils sont comme les joueurs de pétanque, après ils mesurent la distance parcourue entre le déclenchement et l'arrêt. Et après ils s'engueulent. Normal. Le gars avec l'appareil c'est Papa Rassis Nouméro Doué. Le Nouméro Ouno, on ne le voit pas puisque c'est lui qui a pris la tôph. En plus, ce soir-là il était sous antalgique. A force de faire le djeunz il avait réussi à se faire un claquage. Qui y a-t-il d'autre? Truite avec son chapeau à grelots. Et puis qui encore? Ah oui. Le casque, là, c'est Romain.
- [Rires] Qu'est-ce que tu racontes? C'est pas un casque romain!
- Non, c'est pas un casque romain, c'est un Romain casqué.
- Ah! Il est Italien?
- Je ne crois pas que Romain soit Italien.
- Mais… Pourtant l'autre jour on a fait l'Europe avec le maître et Rome, on a vu que c'était en Italie.
- Oui oui. Mais le gars qui a un casque, c'est Romain.
- Tu veux dire que c'était comme ça qui vous parliez des gens avec des casques? Au lieu de dire comme dans la dernière pub de la prévention routière "roulez couverts", vous disiez "roulez romains"?
- Hum. Bon. Là à côté de Romain, c'est son prénom, hein, Romain, on voit son clone, MarcZ (tm), l'homme de tous les compteurs. Celui qui s'est rendu célèbre en fabriquant un compteur [4] pour les enligne ET les quouades.
- Ca sert à quoi un compteur?
- C'est pour le contrôle technique. Je t'ai déjà expliqué. Les adultes qui veulent faire du patin, il faut qu'ils passent un permis, qu'ils le payent, qu'ils s'équipent avec des plaques d'immatriculation, toutes les protecs, qu'ils installent un frein ou un tampon, ça dépend si c'est un homme ou une femme, et ils doivent faire contrôler leurs patins tous les trois ans par un bureau agréé, sauf s'ils parcourent beaucoup de kilomètres et dans ce cas, le contrôle s'effectue tous les 10,000 kilomètres. Pour savoir ça, il faut un compteur.
- Ah oui, c'est vrai. Nous, on a dit que quand on serait grand, on n'irait pas s'emmerder avec tout ça. Les keufs, il va falloir qu'ils tracent pour nous rattraper.
- Ma douce, arrête de parler ainsi sinon ton père va croire que c'est la bande des vieux de la rafrsr qui vous met ces idées dans la tête et il va t'interdire de patiner.
- T'as raison. Nous, on s'ra des rebelz mais on le dit pas.
- Qui c'est la jolie brunette là? Je ne me souviens plus… Ah oui! C'est Francine! C'était la première fois qu'elle venait. Elle était motivée. Elle a voulu apprendre à faire du slalom et à aller en arrière et tout, mais avec son tampon… C'est pas évident. Et à côté d'elle, la blonde avec un tampon qui s'entraîne à freiner autrement, c'est Polina-Jess.
- Et par terre?
- Ben c'est les provisions. Ce soir-là nous avions décidé de faire plein de parkings mais nous n'en avions fait qu'un seul, accompagnés par le grincement du tampon de Polina. On avait fait du stop voitures au milieu du carrefour de l'Opéra pour récupérer la roue de K-Lain et tous les petits accessoires qui vont avec, roulements, écrou, etc. Nous étions partis pour un parcours infernal quand ça c'était mis à vaser très très fort. Du coup, on s'était rapatrié à toute allure au Louvre vers le passage du PR où chacun avait vidé son sac. Ca clarifie les idées ce genre de chose. Surtout la poire et le punch. Je garde un souvenir ému du whisky de Fred.
- Mais, tu ne pensais qu'à boire! Et le patin?
- Je faisais les deux en même temps. 'Faut juste être un peu prudent. On avait fait un épervier sur la place trempée ce soir-là. C'était assez drôle. Avec un verre dans le nez, tu deviens beaucoup plus maniable, même les enclumes dans mon genre. En plus on avait la sono russe avec nous. Jess hurlait dès qu'on la poursuivait. D'ailleurs, une partie du jeu, c'était de la poursuivre sans la toucher. Ca faisait l'ambiance sonore, quoi.
- Eh bé. Quelle histoire. Et moi, tu crois que j'aurai pu faire la rafrsr? J'aurai eu le niveau?
- Oula! Il faut des années d'entraînement. Le niveau rafrsr, c'était pas donné à tout le monde. Persifleur disait que le plus difficile c'était de réussir le test de la troisième mi-temps. Allez faire du patin, un tout petit peu, et boire énormément? Moi, je n'aurai pas laissé mon enfant y aller. Tiens, pour te dire, si mes souvenirs sont bons, je crois bien que Véronique racontait à son père qu'elle allait prendre des cours avec [censuré] pour le rassurer. Lui, il dormait serein, persuadé que sa fille était entre de bonnes mains. Et elle, elle empochait tranquillement l'argent qu'il lui donnait pour les cours. Tranquille Mimile.
- Oh! J'entends papa qui arrive.
- Va vite ranger cette photo! S'il la voit, il va encore nous faire une scène comme quoi je te farcie le crâne de sornettes dangereuses pour ton équilibre. Moi, dangereuse pour l'équilibre d'une quouadeuse! Pffff. Je te demande. Pffff. De la part de mon enligneur de neveu! Pfffff.

Official Story Teller (a bit longish)

[1] la figure dite de la tortue-double: http://album.photos.free.fr/album/rafrsr/2000-10-19/HENRI5.JPG
[2] "Roulez bourré(e)s": cliquez pour lire
[3] le site du papa de Robert: http://roulettes.fr.st
[4] un compteur pour vos patins: http://www.teaser.fr/~mzirnheld/tc/compteu1.htm

[END PA]

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