LES CR DE LA RAFRSR


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La vie, les parkings, la vie des parkings
CR de la RAFRSR du 23 mars 2000


Sujet: [RAFRSR] [VRAC] La vie, les parkings, la vie des parkings
Date: 03/24/2000
Author: Official Roller Fairy official.roller.fairy@GCFT.world




































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La vie est ainsi faite que les gens vont et viennent, se déplacent en rond, en carré, en ligne ou en zigzag, se rendent d'un point à un point autre, transitent parfois par un point intermédiaire, et ensuite retournent souvent au point initial; ils se croisent, se suivent, se heurtent, se rencontrent, se doublent, s'écrasent, en bref, ils se démènent pour suivre une trajectoire qu'ils nomment EXIsTence.

Dans ce monde où chacun se dépêche de franchir la distance qui le mène d'un bout à l'autre de l'EXIsTence, il existe des havres tantriques. L'un de ces havres se nomme rafrsr.

Calme et sérénité.

Cette pause dans l'EXIsTence est un bienfait, un repos pour le coeur, l'esprit, l'âme et le corps. On y rencontre des créatures blafardes, aux cheveux coupés de frais, aux insupportables grelottants, aux pieds déformés, aux roulements bruyants, aux coffres pleins de poire et de gâteaux, et à l'esprit vif et éclairé. Le moment propice à pénétrer la sphère est fugace, aussi convient-il de guetter avec vigilance son apparition et de se mettre rapidement en phase pour réussir la manœuvre. D'aucun est tellement hâtif à entrer dans cette sphère spatio-temporelle qu'il en oublie la soirée d'anniversaire de sa promise, qui, hélas, dispose d'une clic-box dont l'action télétransmise par insupportable prévient toute tentative de demeurer dans la sphère et remet le malheureux sur les rails de l'EXIsTence. "Va, vogue, vire, petit homme, le chemin est long et tortueux, aux croisées des choix tu feras, trop tard, trop tôt, et la sphère de la rafrsr plus ne pénétreras*".

Les éléments déchaînés ne parviennent jamais à briser l'harmonie de la rafrsr. Les influences contraires ne rompent pas le ciment qui lient les particules élémentaires constituant ce noyau d'euphorie et de joie. Rien ne parvient à lui faire parcourir un chemin prédéterminé, sa course demeure indéfinie et il erre dans les rues d'un autre domaine au son de ses chants doux et délicats, invisible aux yeux du monde qu'il quitte à 20:45, heure légale du monde réel dans l'EXIsTence. Parfois, il est vrai, certains éléments du MRDE tentent de pénétrer le noyau erratique au moment délicat où il lui est nécessaire de se ressourcer. Ces approches inconsidérées sont l'œuvre de créatures qui repartent, après un subtil travail psychologique des experts de la sphère, libres et vivantes, sans s'être un instant doutées du risque létal qu'elles avaient encouru.

La phase la plus difficile pour le noyau reste et demeure celle de la dislocation. Les particules qui le composent se trouvent alors encore plus irrésolues, si cela est possible, à se libérer et entament une danse aux figures complexes qui les portent à aller d'un point du domaine virtuel à un autre afin de laisser partir en douceur, et un à un, les éléments constitutifs.

C'est au cours de ces pérégrinations, alors que le noyau n'était plus constitué que de trois éléments se rendant apparemment vivement et prestement vers un but précis, mais ce n'était qu'apparence trompeuse, que j'ai compris ce que cachait le concept de bonheur.

Je flottais légèrement, l'œil cotonneux, l'oreille vague et sur les lèvres un goût de poire, mes roues me portaient tendrement vers un quelque chose de diffus et j'entendais près de moi le chant rassurant et doux des seize roues de mes deux compagnons, Katrevainkat-Deuzeurekinze-P'tain et Kacéplanchète-Avèke-Ki. Béatitude, pourrait-on penser. Toutefois, il restait au tréfonds de mon âme comme un vide qui ne demandait qu'à être comblé. Il manquait quelque chose pour que l'état d'hébétude soit total et je sentais bien que si je ne me décidais pas, mon esprit ne connaîtrait pas le repos avant la prochaine conjonction spatio-temporelle favorable. Et c'est alors que je la vis.

L'ouverture béait devant moi, là-bas, un peu en retrait de l'axe de ma route, et tout mon être se tendait vers ces profondeurs chaudes et humides d'où émanaient des senteurs grasses et moites. L'appel était trop fort, mon corps vibrait de ce désir fiévreux, ce besoin de me plonger toute entière dans cet inconnu, ce trou que je voyais grandir et s'illuminer à mesure que je me rapprochais. N'y tenant plus, j'ai soudain viré à droite et je me suis élancée dans la pente, sûre et assurée sur mes quouades bien lubrifiés, dans un magnifique mouvement de double poussée, et j'ai franchi fièrement la porte de lumière qui s'ouvrait à moi.

Le choc du premier instant avait comme électrocuté mon âme, ce bref moment de bonheur, je l'avais attendu, chéri, désiré, il avait grandi en mon sein et en explosant, il était enfin mien. Je me laissais dévorer par cette sensation grisante et savourais l'extase, j'étais à la fois la proie et l'ogre de cette émotion brutale, forte, sans apprêt. Là, c'était ça.

Ce moment de plaisir solitaire fut bref, bien sûr. Les bruyants roulements de mon compagnon de plongée me rappelèrent que le monde souterrain demande une vigilance certaine et que la mauvaise rampe peut vous mener à percuter de plein fouet la calandre chromée de la dure réalité du MRDE. Cette fois-là, je ne renouvelais pas une de mes erreurs parkingesques passées et optais pour la bonne rampe. La descente fut rapide et me plongea plus avant dans cet état comateux qui précède le repos nocturne de la quouadeuse rafrsreuse.

A la sortie, il apparut clairement que si civ s'était fait un parking, moi, je m'en étais payé un. Résultat réel du MRDE: civ 1, parking 0 - sofficial_cl 0, parking 1.

Moralité: ne jamais essayer de prendre son petit déjeuner au lit, il mord.

END PA

Official Roller Fairy

*poème extrait de "Vers en verre", de Pouhaite, mars 2000, éditions du Grille-Pain


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