LES CR DE LA RAFRSR


retour au sommaire des cr

CR de la RAFRSR du 20 janvier 2000


Sujet: [RAFRSR] Une sorte de...
Date: 01/21/2000
Author: Perfal






































haut de la page

... compte-rendu

Face à deux événements tout aussi affligeants l'un que l'autre, le premier toutefois moins prévisible que le deuxième, il me faut réagir : c'est pourquoi là, c'est moi kimicol.

Les événements dont je parle sont donc : pour le premier, le désistement soudain de notre Official Story Teller, qui semble avoir brusquement réalisé que faire la RAFRSR impliquait de patiner en compagnie d'êtres somme toute peu recommandables, et qui a donc mis les voiles pour une région où les risques de rencontrer le cousin du Yéti sont plus grandes que celles de croiser une bande de simili-rollers boys and girls, donc plus acceptables. Bref, elle est repartie dans ses alpages. Le second événement est le lâche dégonflement du GCFT, qui s'est visqueusement déchargé de la tâche qui lui avait été collégialement assignée, et ce sur mes frêles épaules. Réaction qui ma foi ne surprendra personne, pas même les plus acharnés défendeurs de la nature foncièrement bonne de l'Homme, pour peu qu'ils aient croisé au moins une fois et juste brièvement le susdit déballonné GCFT. Enfin, trêve de larmoiements, faisons foin du manque de présence des unes et d'honnêteté morale des autres, et attelons-nous au travail.

Malgré les intempéries qui menaçaient, mais qui finalement ne firent que japper de loin sans oser mordre, notre GCFT tint parole - comme quoi, on n'est jamais à l'abri d'une surprise : l'homme, dans sa célèbre tenue de Pervers Pépère du 12ème, les pains dans les moches de son grand pardessus, prodiguait en effet ses bons conseils - reconnaissons ses mérites quand on a la chance d'en croiser - à quelques élèves travaillant leur gamme de façon appliquée, le regard concentré et la langue tirée. Il leur enseignait ainsi le secret du slide, les arcanes du changement de sens, les mystères de la godille-qui-te-fait-rouler-quand-t'es-en-marche-arrière, bref, toutes les techniques obscures et inaccessibles au profane solitaire. Heureusement, face à l'affluence grandissante des prétendants aux leçons du Maître, affluence qui menaçait de tourner à l'émeute, Rosa vint l'épauler efficacement et le soulager de quelques élèves - en tout cas, au moins d'un.

L'heure tournant, décision fut prise de partir. Le premier départ fut donc donné, direction les Champs. Premier départ, parce que Rosa demanda que l'on fît d'abord le tour du pâté de maison pour clore de façon plus dynamique la leçon qu'elle donnait à son élève ; et qui a déjà vu la charmante Rosa sait qu'il est difficile de lui refuser quoi que ce soit... Dont acte.

Ce tour d'échauffement permit au moins aux retardataires comme Philippe de se joindre au troupeau. Le deuxième départ du PR vit donc décoller une treizaine de rollers b&g, à savoir pêle-mêle et en gros : Rosa, Sophie Scaphandre, Thomas "Sushi Boy", Marc Z., Philippe, Stéphane "l'Homme au drapeau dans l'dos", ERLK, Danny, Michel aux 5 roues, Raskal, notre GCFT, Fremen, K-lain, un copain de Civ1 avec le rire qui va bien, le copain du copain avec des rollos rouges, et, en guest star, un Lyonnais égaré avec un pantalon de terrassier ou de plâtrier, je n'ai pas réussi à déterminer, Schlaff - plutôt Schplaf, vu les ratatas au PR.

Tout ce petit monde s'est donc rendu en haut des Champs en passant par la Concorde, le Palais de Tokyo, Kléber. En haut des Champs, dégustation des sushis qui avaient miraculeusement survécu au ratata de leur transporteur, qui réussit à cette occasion à nous filer une frousse bleue, puisque outre les sushis, il portait dans son sac une bouteille d'alcool de prune japonais tout à fait honorable. Plus de peur que de mal, donc, et la sushi-pause se révéla réconfortante, bien qu'un peu fraîchelette. La reprise de la progression réchauffa tout le monde, y compris les nombreux énervés qui prirent le parking des Champs, dont l'ami Schlaff. Une petite discussion dont le propos m'échappa malheureusement finit apparemment d'échauffer toute la troupe, avec pour participants des commerçants riverains des Champs et pour thème l'offense aux bonnes mœurs que représentait la pratique du roller sur leur trottoir.

Après cette divertissante digression, une grave crise éclata au sein de la troupe, conduisant la RAFREUSEUREU au bord de la scission : devait-on prendre directement et peinardement les quais jusqu'à Bastille, ou pimentait-on le parcours jusqu'alors un peu bref à l'aide d'un écart agréable et riche en émotions par St-Michel ? Heureusement, après de longues minutes de conversation stérile, raison fut donnée à la deuxième proposition, objectivement a priori - et a fortiori a posteriori - la meilleure ; avouons aussi que quelques leaders décidés ayant imposé leur saine volonté en prenant la tête du troupeau renâclant, le choix ne s'est pas posé bien longtemps.

Un crochet intéressant donc, qui ne vit personne prendre de parking, mais réjouit la plupart et en effraya une minorité par la petite descente jusqu'au carrefour de Jussieu, ponctuée et hachée par des feux ayant l'idée saugrenue de passer au rouge et des voitures ayant l'idée non moins saugrenue de profiter du vert pour s'engager, alors que des rollers arrivent à fond les ballons : franchement, on n'a pas idée...

Le reste du parcours se déroula sans incident jusqu'à Bastille, puis enfin jusqu'à l'écurie, à savoir le Scarbo. Toute la troupe y arriva ravie, devisant gaiement, encore ignorante du drame effroyable qui allait s'abattre sur elle. Saluée par des "tiens, v'là les rollers" mi-pomme, mi-poire, mi-scoubidoubidou-âââh de la clientèle déjà en place, la compagnie tira les tables, s'appropria les chaises, se mit à l'aise, et songea à passer commande - comme si tout le monde n'avait pas eu que ça en tête pendant toute la rando... Et c'est là que l'horreur allait se manifester dans toute son ignominie : alors que certains énergumènes se distinguaient pauvrement en commandant des "grandes blanches", la majorité, sensée e t respectueuse du bon goût et du savoir-vivre, se ralliait à la sacro-sainte Poire Du Scarbo.

Ö Infortunés fidèles, abandonnés de leur idole ! Que de gémissements ils poussèrent, que de cheveux ils s'arrachèrent, que de joues lacérées, de chemises de pleurs maculées ! La terrible nouvelle les laissa sans force, privés de raison d'être :

Il N' Y Avait Plus De Poire... (BO : son du glas dans le lointain, croassements déchirants et mélancoliques de corbeaux en deuil un soir d'hiver sur les plaines du Nord)

Et les manœuvres de diversion de Tom Sushi Boy n'y changèrent rien : même le GCFT se rendit compte, à travers ses larmes, que ce qu'il buvait - pardon, ce qu'il s'était laissé tomber au fond du gosier - était de la prune, et non De La Poire. Remerciant quand même Michel qui avait offert cette offrande aux adorateurs éplorés, la troupe s'enfonça dans un silence morne, rompu de temps en temps par le bruit de Marc rongeant les crêpes sous plastique mais néanmoins bienvenues qu'avait apportées Stéphane "l'Homme au Drapeau dans l'dos". Seul le succulent gâteau au chocolat de Sophie Scaph' réussit à tirer quelques tristes sourires à l'assemblée éteinte.

Bref, tout le monde rentra se coucher maussadement, qui avec des idées de suicide en tête, qui avec des idées de meurtres patrondescarbotesques dans le coeur.

Aux dernières nouvelles, ni les unes ni les autres n'ont - encore - été mises à exécution.

Si je puis dire.

/PA.
(qui-remercie-de-leur-effort-ceux-qui-auront-lu-jusqu'au-bout-et-qu'est- tout-fatigué-maintenant)


haut de la page

* * * * * * * *

haut de la page
retour au sommaire des cr