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21/11/00 - 0:27
De: XSF (Vieux P@weur in @si@)
Sujet: Trace @ Hong Kong

Il y a deux jours, à peine arrivé de Bangkok, j'avais chaussé les roulettes pour une demi-heure de plaisir - mais là, c'est sérieux : Hong Kong, je vais me la faire en grand et en large.

Hong Kong, c'est la plus belle ville moderne du monde : ses tours sont sublimes, son urbanisme impeccable, son décor est grandiose : une bande de terre coincée entre la montagne et la mer. En face, la Chine éternelle.

J'ai pris mes précautions, je me lève à 4:15 et me dessine un parcours digne de la Raffeur : trace directe jusqu'à West Point pour me mettre en jambes, toucher la mer, longer le littoral vers l'est jusqu'à North Point, retour par la montagne et la ballade des millionnaires. A 4:45 je sors de l'hôtel et je chausse dans la nuit noire, température idéale - pas comme à Bangkok.

Mon hôtel est presque en bas de la montagne, mais les premiers mètres me font quand même vibrer les platines. Enfin le plat, j'allonge entre les tours de 60 étages. Je franchis l'indessinable Banque de Chine. Merde, la tour HKTA, avec sa vague verticale et spectrale de néons, est éteinte. Plus je m'éloigne du centre, plus les tours sont fines - et puis le paysage change, et je retrouve l'asie du milieu du siècle avec ses immeubles grisâtres aux curieuses mezzanines barrelées et les trucs qui pendouillent partout.

West Point et sa caserne de pompiers avec une vue imprenable sur le golfe, je me retourne pour jouir de la perspective : fureur ! Toutes les tours sont éteintes ! Ah, c'est pas la ville-lumière, et les Chinois sont pas gaspilleurs. Seule Central Plaza, le monstre d'or et de granit, continue de donner les quarts d'heure avec son code de couleurs en haut de ses 90 étages.

Je pars vers l'est pour longer la mer. Je me gourre plusieurs fois, et finis par me retrouver sur l'autoroute : quasi personne, j'enroule à fond sur mes 80 toutes neuves en jubilant - la tour CITIC, ma préférée, un arbre à cames posé sur la tranche. Puis je déchante : un viaduc au loin menace. Je fais demi-tour et prends la première sortie-entrée à contre-sens. Je finis par retrouver l'accès au Palais des Congrès (l'opéra de Sydney, mais ramolli) que je traverse par en dessous - non, pas de parking - et je retrouve la mer, avec une petite anse où se blottissent les derniers sampans du golfe.

L'autoroute, qui s'engouffre dans le tunnel d'accès au continent, croise à nouveau ma route : faut bien que je passe, mais au centre, une jolie voiture de keufs, tous feux éteints. Avec un peu de chance, ils dorment : je traverse. Au moment où je passe à sa hauteur, la portière s'ouvre et un flic endormi-ébahi me demande ce que je fous là. Je joue l'Européen perdu, mais rien n'y fait - il me fait rebrousser chemin. Je retraverse et finis par trouver un petit chemin : libre à nouveau, je repars vers le nord-ouest. North Point - ici tout est bilingue - fin du facile.

Je pique sud-ouest vers la montagne : double pause pour vider la bouteille à l'entrée du métro. A peine le champ de courses passé, commencent les grimpettes. Le jour se lève. Je mesure vite ma fatigue et mes limites, et je mets pied à terre pour Bowen Drive. Une partie plate : je rechausse, je longe de petites maisons avec de petits accès privés et de petites tourelles et de petites vues sur toute la baie et de petites Ferrari dans la cour parce que les Rolls prennent la place dans le petit garage. Jamais vu autant de Rolls qu'à Hong Kong, y compris une Rolls rallongée, kitsch. La lumière s'éclaircit pour la plus belle vue urbaine du monde.

Temps de rentrer : c'est pas que G mieu a fer, mais j'ai un bateau à prendre. Je redescends Magazine Gap Road : au bout de 100 m je me dégonfle, fais un arrêt limite ratata et finis la descente à pied. Le portier de l'hôtel m'examine pendant au moins trois secondes avant de me faire son sourire habituel. Claqué, il est 7:15, ma journée commence dans deux heures, et faut encore plier bagage.

Si je le referais ? Ouais, tous les jours, trop beau, trop fort.

XSFred


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