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21/01/01 - 21:30
De: Pas mal rassi (ech@i homo)
Sujet: le dernier feuille thon triste EN FAIM

A LA RECHERCHE DE LA PILULE BLEUE TOME 7

Conte ordinaire d'un chien fou...
LE SIXIEME Y1SCHS ou aussi la dernière faim du y1sch

Extérieur jour : il ne se passe rien puisque le Chien n'y est pas.

Intérieur nuit : il ne se passe rien aussi puisque le Chien n'y est pas non plus.

Mais où est le Chien ? Personne ne peut répondre à l'heure qu'il est, à cette grave question, mais revenons au début de cette journée ; 07H03 du matin, pourquoi cette heure ? Aucune importance puisque comme vous allez le voir là où est le chien, il n'y plus d'heure, plus de temps qui passe, juste le temps des illusions. Souvenez-vous... Le Chien, un soir d'hiver casse sa pipe lors d'une randonnée roller, son âme de pécheur refusant cette libération, continue depuis son errance, et c'est comme cela qu'il s'invente une nouvelle vie, une vie faite de folles randonnées toujours en rollers, où le dimanche, en bon chien des alpages, il garde la multitude de liners qui paissent dans les rues de Paris, il se crée aussi des amis, la quouadeuse poéteuse à couettes, le quouadeur artiste peintre, le quouadeur casqué romain, une sorte de garde étranger avec un nom latin assez bizarre, Reudeumerdeu je crois. Il invente son bras droit, un lineur surnommé Deuz ; un autre lineur, roulant toujours avec du persil et des fleurs dans le nez, appelé tout naturellement Persifleur, ah, et j'oubliais un lineur roulant avec des rollers d'enfants, snob mais âgé, toujours une gitane au bec, et puis la Riel Mu, une jolie blonde avec un mauvais caractère, Dormeur, une grande perche avec la goutte au nez, qui hurle tout le temps : Douuuucement merde !!! Alexandra de la Boétie, une noble défroquée, et de loin en loin, d'autres aussi, par exemple une vache folle, ou un mégaréen... Et puis aussi son amie secrète, et les fils de celle-ci, et des soirs de solitude, et des cigarettes à la chaîne, des nuits d'insomnies, ou d'autres d'amour, et cet imbécile de chien invente même le jour où il s'arrête de fumer, rassurez-vous cela ne durera sûrement pas longtemps, et en faim suprême supercherie des supercheries il se prend pour un homme en pleine force de l'âge, mais un chien dans la peau d'un humain ! Quelle monstrueuse association ! Tout ceci évidemment ne devrait pas durer ; et un jour où le Chien sur le divan piquait un petit roupillon entre deux insomnies, il entendit une voix : "Eh ! Le Chien, debout." Il ouvre un œil, vit une sorte de caniche un peu mité, et se rendormit aussitôt croyant rêver. "Allez le Chien, bouge-toi, je suis ton ange gardien, il faut que l'on parle."

Le Chien : "Mais oui bien sur tu es mon ange gardien et moi je suis le cigare de Bill... De toute façon je ne crois pas aux anges gardiens, et encore moins un déguisé en chien, et puis quitte à en avoir un, je préfère une ange gardienne."

Le caniche : "Arrête de dire n'importe quoi, je suis à ton image, je suis ton reflet, je peux prendre n'importe quelle forme."

Le Chien : "A mon image ! A mon image ! Je rêve, est-ce que je ressemble à un caniche et vieux de surcroît !"

Le caniche : "Il suffit maintenant ; tu es un chien, un chien mort, le Chien."

Le Chien : "Mort ? Mais non je suis vivant, je suis humain, vous êtes fou le caniche."

Le caniche : "C'est toi mon ami, qui est en pleine confusion, tu as tout inventé, ta vie d'homme, tes amis, tes amours, tes rollers, la peinture, tu es un cabot, un cabot plus que mort, faisandé, accepte-le."

Le Chien : "Bon, admettons, et alors, c'est pas un drame de vouloir être un homme."

Le caniche : "Sûrement, mais il y a un problème, les hommes n'existent pas."

Le Chien : (silence) "Mais... Les hommes existent !"

Le caniche : "Nan, ils le croient, ils inventent leur vie, eux aussi..."

Le Chien : "Je ne comprends plus rien, je crois faire partie de l'espèce humaine, qui elle-même croit qu'elle existe sans exister."

Le caniche : "Ne cherche pas, tu es un chien, viens avec moi c'est ton heure."

Le Chien : "Je voudrais fumer une dernière cigarette avant de partir, et puis je veux savoir où l'on va."

Le caniche : "On ne va nulle part, on disparaît tout simplement, et puis zut ! Tu es le pire chien que j'ai protégé jusqu'à maintenant. Tiens ! Reste si tu veux, de toute façon la vie d'homme que tu t'es inventée prend faim sous peu, donc je reviens bientôt, et cette fois-ci tu me suivras."

Le Chien : "Si ma vie d'homme prend faim, c'est que j'existe, le caniche !"

Le caniche : "Même dans les fictions il y a un début et une faim, et toi tu es à la faim, voilà tout !"

Le Chien : "Eh bien, je suis à la faim du tome 1."

Le caniche : "NON, le Chien, tu es à la faim de ta faim dernière," aboya-t-il de rage.

Le caniche s'étranglant à moitié ne pu articuler un seul mot et se contenta d'aboyer tant et tant que celui qui se prenait pour un homme, le Chien, prit la laisse, le caniche et sortit le faire pisser et en profita pour aller au tabac chercher un paquet de cigarettes.

Faim de la Faim dernière du dernier tome 7 de la faim du Y1sch.