Conseils pour montage de quouades
Chaussures de basket, CDG, bottines

Le quouade

Forum: fr.rec.sport.roller
Subject: Chaussure pour quad
Date: 01/03/2001
Author: Thierry Debionne <tdebionne@worldonline.fr>


> Salut à tous,
>
> J'envisage de me faire faire une paire de quad.
>
> Ma question est donc de savoir quelles sont les caractéristiques spécifiques des
> chaussures pour faire le montage ??
>
> Perso je pensais à des Vans parce que j'adore ces shoes, mais bon est-ce qu'il
> vaudrait pas mieux des montantes ?
>
> PS : pas de charentaises s'il vous plaît ,) j'ai pas envie de payer un copyright
>
> --
> Laurent M


Veinard, tu vas profiter d'une expérience dont les soubresauts remontent à l'ancien millénaire (bof)
 
En plus d'être rigide, la semelle doit être plate et lisse, conditions qui sont rarement remplies sur les chaussures du commerce, qui n'ont pas vocation à être vissées sur une plaque de métal (ce qui, à mon sens devrait exclure les chaussures de randonnée. Ne riez pas: j'en ai vu).
 
Je crois qu'on peut esquisser les grandes catégories suivantes:
 
- La chaussure de sport sans marque (de grande surface par exemple)
 
Je l'ai utilisé lorsque j'étais un petit enfant qui n'avait pas beaucoup d'argent de poche. Cette solution peut aussi attirer celui qui répugne à percer une paire de chaussures à 500 balles dont les semelles n'ont jamais touché le sol. La solution est pourtant à proscrire absolument: au mieux, le faux cuir de ces chaussures se coupe rapidement au niveau des oeillets de laçage, généralement plus sollicités que pour une utilisation sans roulettes. Au pire, c'est la semelle externe qui s'arrache au niveau des fixations à la platine (même en remplaçant les cavaliers d'origine par d'honnêtes vis assorties de larges rondelles). Le plastique semble être de plus faible densité que sur les chaussures de marque. Malgré mon gabarit raisonnable, j'en ai fait l'expérience au cours d'un match de Hockey amical et peu engagé.
 
- la chaussure de sport de marque.
 
Quel modèle viendra nous consoler de la disparitions des affreuses Adidas blanches extra-montantes aux lacets de 4 mètres de long, souvent portées à l'époque par de vagues rebelles aux jeans moulants? C'était véritablement LA basket à monter sur un patin.
Il y a quelques années (à vue de nez, 4), il existait une paire de chaussures de basket de marque Décathlon montante à peu près 200 francs qui alliait solidité, légèreté, une relative rigidité de semelle et même l'esthétique. (Ce fut la première fois que je croisais un patineur chaussé comme moi. Il ne me restait que le frein arrière pour me distinguer). Malheureusement, la chaussure montante n'est plus à la mode et la production actuelle ne me semble plus être que chaussures basses et désolation. Rarement un modèle monte au delà de 1 ou 2 cm au dessus de la cheville, sinon peut-être la Naïque-Air-Max-Playstation-Jordan à 400 balles le pied gauche, sur coussin d'air donc inutilisable.
Je connais pourtant des patineurs qui utilisent des chaussures basses. Il ne doivent pas patiner comme moi: la seule fois où j'ai réalisé un tel montage, j'ai dû le défaire dans la semaine. J'étais incapable de prendre le moindre appui et je sentais ma cheville à la merci de la moindre imprécision de conduite.
Aujourd'hui, le quouadeur attentif au bon goût et à l'air du temps se doit de monter une paire de Fila. Cette chaussure me parait d'ailleurs être parmi ce qui se fait de mieux en basket à l'heure actuelle: semelle dure et lisse, relativement montante et légère. J'ai bien dit à l'heure actuelle. Je n'échangerais pas mon Adidas des années 80 contre une Fila, mais bon.
Un peu en marge du débat (mais au point où on en est, n'est-ce pas), on ne peut pas passer sous silence le poheur strape, ou foute strape (bande de fort tissu à Velcro qui tire le coup de pied vers le fond de la chaussure) ainsi que les plaques métalliques.
Le foute strape est un accessoire indispensable au quouadeur en basket: Je ne peux mieux dire qu'indipensable: si par bonheur un lecteur quouadeur n'a jamais essayé, qu'il se jette sur l'aubaine: un contrôle incomparable, un maintient à tout casser; la première fois, ça donne envie de tout faire. Bref. Allez-y les yeux fermés. Mais je doute que quelqu'un ignore encore le filon.
 
Pour les plaques métalliques, mon jugement est plus mitigé: il s'agit de rigidifier l'ensemble du patin en ajoutant une silhouette de semelle entre la platine et la chaussure. Encore une fois, le comportement du patin est transfiguré: encore plus de contrôle, l'impression de faire corps avec le patin, une poussée plus sèche, etc. Malheureusement, c'est au moment de s'arrêter que la bonne humeur s'effrite: impossible de déraper! Quoi, comment, c'est impossible? Oui, bon, après de longs entraînements, de nombreuses mises de cul-t-à-terre, on finit par retrouver une esquisse de dérapage, mais ça reste précaire. Je sais que certains vont dire que c'est parce que je suis un peu nul, etc. Je ne dis pas le contraire: je n'ai d'ailleurs pas tellement utilisé les plaques et peut-être que j'aurais fini par m'y faire. Mais ces glorieux contradicteurs devront pourtant reconnaître qu'il est plus beaucoup plus facile de déraper sans plaque qu'avec. Sans déconner.
 
- la "Charles de Gaulle", dite CDG.
 
Je n'ai jamais essayé.
Quelqu'un peut-il me dire pourquoi on l'appelle comme ça? Si j'ai bonne mémoire, il s'agit de la chaussure d'un patin en ligne Roces sorti il y a plusieurs années. C'est une chaussure en plastique particulièrement rigide, que je n'ai jamais vu portée autrement que largement ouverte en haut. Elle est souvent montée avec un talon d'un ou deux centimètres. Très prisée des slalomeurs, elle leur permet de faire sur la tranche du patin ce que tout le monde fait sur les quatre roues. Elle impose même qu'on dérape sur la tranche, sauf erreur de ma part. En tout cas, l'arrêt semble encore le point obscur de ce type de patin. On peut en acheter chez tous les marchands de patins dignes de ce nom.
 
- la bottine
 
Il s'agit des chaussures utilisées en patinage artistique.
C'est, comme l'Officielle le rappelle, mon patin actuel. Aujourd'hui, j'y suis mieux que dans toutes mes précédentes chaussures de patin: En effet, pour obtenir un maintient comparable en baskets, il faut comprimer le pied (lacets & straps) au delà de seuil de blocage du sang. C'est ce que je faisais, mais ce n'est pas terrible. Pour en arriver là, il faut, comme on dit, "faire la bottine". En fait, je crois que le pied et la bottine se font à parts égales. C'est long et décourageant, soyons honnête. On a mal, on saigne. Soyons précis. Mais je ne peux plus reprendre mes quouades à baskets: j'ai l'impression pour le coup, d'être dans des charentaises. C'est flasque, c'est mou, ça ne réponds pas, c'est bof. Sauf votre respect. Et l'équilibre avant arrière! Grâce au talon, on est aussi stable en roulant en arrière qu'en avant, à n'importe quelle vitesse, dans n'importe quelle descente! Idem pour la réception des sauts: Il est difficile de se trouver en déséquilibre. (je ne parle pas des sauts façon Trocadéro, à 2 mètre du sol, où le talon deviendrait sûrement gênant). De plus, je pense que la bottine n'abîme pas le style du patinage et sans vouloir faire le malin, ça a une certaine gueule, bon. C'est d'une autre noblesse qu'un vulgaire et bariolé Proto VI, si vous voyez. Ça n'est vendu que chez les bons marchands de patins (dont Ilios, curieusement pour ces spécialistes du street) . Plusieurs marques sont disponibles et proposent des largeurs des bottines assez variables. (Evitez Risport avec des pieds larges. Moi, je dis ça, hein...). Au chapitre des défauts, je dois reconnaître qu'à moins de desserrer fortement la chaussure, le freinage reste plus difficile qu'avec une basket non plaquée. C'est évidemment à cause (et grâce) à la rigidité parfaite de la semelle. Il y a sûrement un cosinus néfaste qui traîne lorsqu'on ne peut pas déformer la semelle et que la poussée reste normale au sol, si j'ose dire. Mais d'un autre côté, rigidité = rendement = ça traçe...
 
pfff...
 
Évidemment, tout cela n'est à considérer que comme ma propre expérience. De plus, comme le rappelle Sophie, il faut pondérer par le type d'activité favori, etc. Enfin, la liste n'est pas exhaustive: il manque les chaussures de Rink, les chaussures de vitesse (disponibles avant le débarquement de l'enligne ou bien aux Etats-Unis). Mais, d'une part j'en entends qui crient grâce et d'autre part, je commence moi-même à me lasser.
 
A bientôt sur nos trottoirs redevenus praticables, depuis la fin de la fin de l'année.

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Thierry